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Jean-Jacques Pauvert Éditeur, 1964. Taille 23 x 18 cm. Été: utilisé, excellent. Avec 50 photographies noir et blanc sur papier d’illustration. 248 des pages

Par E. Canseliet,
F. C. H.
Octobre, 1925

C’est,pour le disciple, une tâche ingrate et malaisée que la présentation d’une œuvre écrite par son propre Maître. Aussi, mon intention n ’est-elle pas d’analyser ici Le Mystère des Cathédrales, ni d’en souligner la belle tenue et le profond enseignement. J’avoue, très humblement d’ailleurs, mon incapacité et préfère laisser aux lecteurs le soin de l’apprécier, comme aux Frères d’Héliopolis la joie de recueillir cette synthèse, si magistralement exposée par un des leurs. Le temps et la vérité feront le reste.

L’Auteur de ce livre n’est plus, depuis longtemps déjà, parmi nous. L’homme s’est effacé. Seul, son souvenir surnage. J’éprouve quelque peine à évoquer l’image de ce Maître laborieux et savant, auquel je dois tout, en déplorant, hélas ! qu’il soit parti si tôt. Ses nombreux amis, frères inconnus qui attendaient de lui la résolution du mystérieux Verbum dimissum, le regretteront avec moi.

Pouvait-il, arrivé au faîte de la Connaissance, refuser d’obéir aux ordres du Destin? – Nul n’est prophète en son pays. – Ce vieil adage donne, peut-être, la raison occulte du bouleversement que provoque, dans la vie solitaire et studieuse du philosophe, l’étincelle de la Révélation. Sous l’effet de cette flamme divine, le vieil homme est tout entier consumé. Nom, famille, patrie, toutes les illusions, toutes les erreurs, toutes les vanités tombent en poussière. Et de ces cendres, comme le phénix des poètes, une personnalité nouvelle renaît. Ainsi, du moins, le veut la Tradition philosophique.

Mon Maître le savait. Il disparut quand sonna l’heure fatidique, lorsque le Signe fut accompli. Qui donc oserait se soustraire à la Loi? -Moi-même, malgré le déchirement d’une séparation douloureuse, mais inévitable, s’il m’arrivait aujourd’hui l’heureux avènement qui contraignit T Adepte à fuir les hommages du monde, je n’agirais pas autrement.

Fulcanelli n’est plus. Toutefois, et c’est là notre consolation, sa pensée demeure, ardente et vive, enfermée à jamais dans ces pages comme en un sanctuaire.

Grâce à lui, la Cathédrale gothique livre son secret. Et ce n’est pas sans surprise, ni sans émotion, que nous apprenons comment fut taillée, par nos ancêtres, la première pierre de ses fondations, gemme éblouissante, plus précieuse que l’or même, sur laquelle fésus édifia son Eglise. Toute la Vérité, toute la Philosophie, toute la Religion reposent sur cette Pierre unique et sacrée. Beaucoup, gonflés de présomption, se croient capables de la façonner ; et pourtant, combien rares sont les élus assez simples, assez avants, assez habiles pour en venir à bout!

Mais cela importe peu. Il nous suffit de savoir que les merveilles de notre moyen âge contiennent la même vérité positive, le même fonds scientifique que les pyramides d’Egypte, les temples de la Grèce, les Catacombes romaines, les basiliques byzantines.

Telle est la portée générale du livre de Fulcanelli.

Les hermétistes, -ceux du moins qui sont dignes de ce nom,- y découvriront autre chose. C’est, dit-on, du choc des idées que jaillit la lumière; ils reconnaîtront qu’ici c’est de la confrontation du Livre et de l’Edifice que l’Esprit se dégage et que la Lettre meurt. Fulcanelli a fait, pour eux, le premier effort; aux hermétistes défaire le dernier. La route est courte qui reste à parcourir. Encore convient-il de la bien reconnaître et de ne point cheminer sans savoir où l’on va.

Désire-t-on quelque chose de plus?

Je sais, non pour l’avoir surprise moi-même, mais parce que l’Auteur m’en donna l’assurance, il y a plus de dix ans, que la clef de l’arcane majeur est donnée, sans aucune fiction, par l’une des figures qui ornent le présent ouvrage. Et cette clef consiste tout uniment en une couleur, manifestée à l’artisan dès le premier travail. Aucun Philosophe, que je sache, n’a relevé l’importance de ce point essentiel. En le révélant, j’obéis aux volontés dernières de Fulcanelli et me tiens en règle avec ma conscience.

Et maintenant, qu ’il me soit permis, au nom des Frères d’Héliopolis et au mien, de remercier chaudement l’artiste à qui mon maître confia l’illustration de son œuvre. C’est, en effet, au talent sincère et minutieux dupeintre fulien Champagne que Le Mystère des Cathédrales doit d’envelopper son ésotérisme austère d’un superbe manteau de planches originales.

TABLE DES MATIÈRS
Préfaces
LE MYSTÈRE DES CATHÉDRALES
Paris
Amiens
Bourges
la Croix cyclique d’Hendaye
Conclusion
Index
Table des planches